IME Cazala : Thierry PRAT, éducateur spécialisé Interview de M. Thierry PRAT, éducateur spécialisé à l’IME de CAZALA mais également auteur d’un ouvrage intitulé « Prisme ». Ouvrage paru le 25/11/2011 aux éditions du Panthéon. Se lancer dans l’écriture n’est pas ordinaire … En fait il y a déjà longtemps que je tente d’écrire (une vingtaine d’années), je ne dis pas que j’écris car l’acte n’est pas linéaire. Je peux laisser tomber plusieurs mois. L’idée chemine mais elle est compliquée à élaborer. J’explicite cette relation particulière à l’écriture dans « La page blanche ». Cet ouvrage est un aboutissement car j’ai écrit deux romans qui ne verront jamais le jour et un recueil de poésie qui, je le souhaite trouvera place chez un éditeur. Comment l’envie de publier cet ouvrage vous est-elle venue ? La réalisation de cet ouvrage a permis de me « libérer » davantage dans la forme car je suis plus à l’aise dans l’écriture de textes courts, incisifs, faciles à rythmer, plus agréables pour le lecteur ( ?). Le roman nécessite des personnages bien campés, le roman nécessite du fond, l’histoire chemine sur des pages et des pages. L’auteur doit savoir gérer son écriture, comme le coureur de fond gère son effort, sa respiration … La technique d’écriture du roman est trop complexe pour moi car tous mes écrits sont plutôt synthétiques. Mes histoires courtes sont des instantanés, des photographies, des micro-fictions. Publier permet ainsi que le texte ne m’appartienne plus. Le lecteur se l’approprie. Quelles sont vos sources d’inspirations ? L’inspiration selon moi n’existe pas en valeur absolue. C’est la capacité à être en relation avec son imaginaire car au départ, j’écris, j’essaie d’écrire pour écrire si j’ose dire. Je tente de créer, moi qui ne suis pas bricoleur, pas manuel, comme l’ébéniste fabrique un meuble, je tente de rédiger un texte à partir de rien. Je crois que la démarche personnelle ressemble à celle du peintre, seul le support est différent. Philippe DJIAN* fait dire à un de ses personnages « Ne te demande pas pour quoi ni pour qui tu écris mais pense que chacune de tes phrases pourrait être la dernière ». Cette injonction traite de la difficulté d’écrire ainsi que de la difficulté de compréhension du processus de création ! Philippe DJIAN « Lent dehors » Editions B. Barrault 1991 Nous ressentons dans vos nouvelles des idées et des images très fortes … Oui, il y a des thèmes récurrents liés à la séparation, l’absence, les relations humaines et leur subjectivité, la nature qui m’est chère. Je tiens à dire que « Prisme » n’est pas autobiographique. La genèse est un ressenti, un sentiment une phrase qui se promène dans mon esprit. Le travail d’écriture est réel ; je m’autorise donc le mensonge et si le lecteur est amené à se demander si ces histoires sont vraies, c’est que le texte est plutôt réussi. Du côté de l’Algeei 18