Face à des enfants enfermés dans «avoir tout tout de suite», «être comblé», «paraître» par l’agitation ou la prov ocation, les enquêtes de satisfaction (orales ou écrites) pour voir si nous «sommes bien à leur service» et si « nous répondons à tous leurs besoins (présumés) » vont à contre sens de notre travail clinique pour leur per - mettre d’«ETRE» Pour devenir «sujet», «Etre pensant» la capacité de rêverie de l’Autre au sens de Bon (mère – entourage) est essentielle. Pour permettre à un enfant et une famille de rompre le recours à l’agir systématique et de s’inscrire ou de se réinscrire dans les processus de la pensée et de fantasmatisation, nous avons besoins d’équipes pluridiscipli- naires «contenant de pensée» permettant de recevoir sans être «submergées» et «détruites» elles aussi les élém ents pulsionnels projetés et de les élaborer. Aussi, il nous paraît important de garder les étapes nécessaires à l’élaboration du projet : - recueil de la de- mand e – élaboration en équipe des éléments recueillis et construction de la trame d’un projet - co-création du projet avec l’enfant et sa famille à partir de cette trame de projet. Le projet associatif, pour nous, doit évidemment répondre aux exigences législatives actue lles mais doit aussi se construire autour de valeurs fortes : - le respect de l’identité de chaque structure, - le respect de chacun, dans sa personne et ses compétences (enfant-famille mais aussi professionnels). Une question se pose à nous et à tous, dans tous les secteurs : La démarche qualité telle qu’elle existe ne doit pas nous faire oublier qu’il existe et existera toujours une autre qualité. Question : comment envisagez- vous l’évolution de vos établissements/services et de votre place de directeur médical dans le cadre des évolutions du contexte législatif et réglementaire de notre secteur d’activité (par exemple les lois du 2 janvier 2002 et du 11 février 200 5) ? Réponse : De part ces principes éthiques, nous ne sommes en accord ni avec certaines pratiques médicales « objet » du « patient » ni avec la position utopique et dangereuse de « transparence » absolue qui ne reconnaît pas par définition les espaces psychiques intern es individuels ou collectifs nécessaires pour ETRE . La loi de 2002 dans nos structures fonctionnant depuis le début autour du projet individuel travaillé avec l’en- fant et sa famille a apporté surtout la formalisation écrite d’informations, orales jusqu’alors. L’essentiel de notre pratique reste la même, basée sur la relation humaine, l’écoute de la souffrance de l’autre et l’appréhension des symptômes qu’il présente dans l’approche globale de son économie psychique et l’accom- pagn ement enfin dans sa démarche pour se construire. La loi de 2005 est bien trop récente pour que l’on en perçoive trop les implications. La première des ses con- séquences est dans le paradoxe du désir d’acceptation de la différence. La stigmatisation par l’étiquetage «Handicapés» d’enfants qui sont, certes, en grande difficulté identitaire mais sont dans un processus propre lème humain et déontologique. Ceseant nf s so nt en à chacun de structuration de leur personnalité pose un prob danger d’être enfermés dans cette étiquette par l’environnement ou de s’identifier eux-mêmes à cette image d’handicapé (avec allocation compensatrice). L’idéologie véhiculée en même temps que ces lois (sous couvert d’évaluation) de « mise au norm es », d’étique- tage banalisé, de mise en grilles des êtres humains va à l’encontre de notre travail au quotidien d’accompagner des enfants pour devenir des êtres humains respectables dans leur unicité et leur originalité qui ne peuvent se résu mer à des performances partielles. En tant que Directeurs nous sommes tenus d’appliquer les lois en accord avec l’Association, en tant que Méde- cins et Médecins cliniciens à l’écoute des personnes en souffrance nous défendons la pertinence et la spécifi- cité de notre approche soignante et de notre éthique professionnelle. Du côté de l’Algeei 4