Les directeurs Médicaux : Question : En quoi votre exercice professionnel actuel en secteur médico-social peut-il s’identifier ou se différencier de l’exercice professionnel d’un médecin en secteur hospitalier et / ou libéral ? Dr Jacques Lagaillarde, Dr Ghislaine Roux, Dr JPierre Goudable, Dr Hervé Basselerie Réponse : Le Directeur Médical au CMPP (médecin psychiatre) ou au CAMSP (médecin pédiatre), comme tout mé- decin, place son exercice professionnel dans le cadre du Code de déontologie médicale. Il n’en exerce pas moins rapport au secteur hospitalier et /ou libéral mais également à l’intérieur même du une fonction originale par secteur médico-social ; il est, en effet, à la fois : - impliqué directement dans le travail des équipes de soins dont il fait partie et dans la rencontre humaine et clinique avec les enfants qui nous sont adressés et leur famille, - res ponsable de la qualité des soins dispensés, de l’animation des équipes et de la coordination des soins en interne comme avec les partenaires, garant de l’éthique des soins, du respect du secret m édical et de la mise en oeuvre du projet d’établis- sement dans sa partie thérapeutique et co-responsable avec le Directeur Administratif et pédagogique du fonctionnement institutionnel dans le respect des compétences réciproques. C’est, en particulier, à ce titre que le Directeur Médical, prenant en compte l’accroissement des besoins de soins des enfants accue illis, doit essayer de préserver l’indispensable dimension thérapeutique de l’établissement malgré les contraintes imposées par le cadre de travail, particulièrement sur le plan budgétaire. Question : Quelle(s) contribution(s) vous parait- il important d’apporter au titre de directeur médical d’un établissement / d’un service de l’ALGEEI pour l’élaboration actuelle de son projet associa tif ? Réponse : En tant que Directeurs Médicaux nous impulsons la réflexion clinique d’amélioration de la prise en charge des enfants dans nos structures et nous avons participé à toutes les étapes de la réflexion associative : démarche qualité, autoévaluation, Charte et, maintenant, projet associatif. Nous avons une approche spécifique basée sur notre éthique professionnelle et notre formation clinique qui va dans le sens du respect du sujet (le sujet étant en premier lieu l’enfant en difficulté d’être considéré comme aliénant des adultes ou au contraire mais à l’identique enfermé dans une posi - sujet car étant pris dans le désir tion de toute puissance qui le met dans une insécurité extrême). Dans les 6 groupes de travail du projet associatif la place des médecins n’a été envisagée que dans deux (ado – petite enfance) place que deux d’entre nous ont occupée. L’enjeu de ces dispositifs (projet associatif - projet d’établissement - démarche qualité - Charte - évaluation interne et externe etc……) est l a « pérennité » de nos institutions. La pér iode des projets innov ants qui p artaient réellement d’équipe s sur le terrain, au plus près des besoins des personnes accueillies, est hélas, bien révolue. Le carcan législatif ne veut reconnaître que ce qui est lisible sur un plan administratif et mesurable. L’essence même de notre travail, nous le soulignons dans les groupes où nous sommes, ne l’est pas : accompagner des enfants et des adolescents dans leur construction psychique ne peut se quantifier ou se découper en objec- tifs restreints. Au-delà des différentes technicités (psychothérapie – orthophonie – psychomotricité – psychopédagogie – tra- vail éducatif …….) le travail sur la relation (transfert contre transfert), dans chaque prise en charge et vis-à-vis de l’e nsemble de l’institutio n reste l’essentiel pour que se dénouent les «empêchements de penser», pour que le désir de vivre, grandir, apprendre, repointe son nez. Du côté de l’Algeei 3