DITEP : interventions à domicile psychomotricienne
24/04/2020
La période de confinement que nous vivons actuellement implique de profonds remaniements de l’équilibre familial. Le maintient à domicile amène une perte des repères habituels : le rythme quotidien se modifie, nous voyons s’intensifier le télétravail tant pour les enfants que certains parents, la pratique d’activités extérieures est exclue.
Si l’école est souvent décrite par les enfants comme une contrainte, elle demeure cependant un repère essentiel inscrite dans le rythme de chacun et permet de faire une démarcation notamment entre les loisirs à la maison, et le scolaire à l’école.
Durant cette période si particulière que nous vivons, les repères spatiaux disparaissent ne laissant qu’un seul espace à l’enfant : celui de la maison. Pour certains, cet espace est exigu. Il n’offre parfois même pas d’extérieur et doit être partagé avec les autres membres de la famille. L’ensemble des tâches quotidiennes, scolaires et les activités de loisir se font dans ce même lieu et se confondent peu à peu pour ne plus faire sens aux yeux de l’enfant.
Au fil des jours, la motivation diminue. Le travail scolaire devient secondaire, de même que les activités motrices et créatives. Souvent, l’écran vient pallier à l’ennuie et le temps passé devant celui-ci s’accroit petit à petit.
Pour répondre à l’ensemble de ces difficultés, le dispositif ITEP a mis en place des liaisons téléphoniques régulières entre les professionnels et les familles. L’oreille attentive que proposent régulièrement les professionnels permet de maintenir un lien constant entre l’institution et les jeunes qui y sont accueillis.
Ce travail a été complété par l’intervention du psychomotricien, à distance dans un premier temps par l’intermédiaire d’envois réguliers de propositions d’activités visant à soutenir l’activité motrice et alimenter la créativité de chacun.
Dans un second temps, l’intervention à domicile s’est révélée nécessaire pour certaines situations, dans le respect de l’ensemble des gestes barrières. L’objectif principal est de venir rompre ce fonctionnement qui peut s’avérer dysfonctionnel. Bien qu’assurer la continuité des soins est essentiel, l’idée n’est pas de proposer une séance de psychomotricité classique telle qu’elle aurait pu se faire en institution, mais plutôt d’aider les enfants à alimenter leur champ d’expérimentation, soutenir la pratique d’activités aussi variées soient-elles et amener un nouvel élan dans le quotidien des familles. La présence hebdomadaire ramène un repère essentiel dans le quotidien de l’enfant et nourrit ainsi sa motivation. Elle vient rappeler un visage connu dans l’institution et signifier ainsi que cette période, même si elle paraît longue, n’est que transitoire.
Julie BABOULENE
Psychomotricienne